Du fond de sa cellule
« Malgré la misère et le chagrin, ils passent à côté de vous sans vous faire les révérences et les compliments que vous inscrivez au fronton du savoir-vivre pour vos bénéfices. Car les artistes lumineux vous voient tels que vous êtes. Et à l’inverse de votre abjection institutionnelle, l’immortalité de certains poètes ou du peintre rebelle ne se cote pas en bourse.
Bien sûr, vous aimez les images.
Et même si vous leur soutirez des œuvres sorties de têtes lourdes des secrets du monde et légères à la fois parce que chargées des poussières des astres et des comètes, pour les exposer sur des murs et sous les sunlights de vos fortunes. Vous n’aimez cependant et avant tout qu’une seule représentation graphique. Identique et verte. Et le soir pour tromper vos insomnies, vous comptez non pas des moutons ouvriers mais ces billets en liasse.
– One dollar. One dollar. One dollar…
Et sur le papier glacé et froid, le sourire de George Washington s’amuse de votre prière convertible. »
Jann-Marc Rouillan, Les Viscères polychromes de la peste brune.