Au matin les miroirs du vert fondent-ils un à un
que la rosée circonscrit d’un sentiment d’éveil les cercles du vent
la motte de terre après un long jeûne
se sent secouée au moindre souffle en débris herbeux
de ces harpes éparses
nous en avons dit les jeux, les courbes et les joies
mais jamais encore le grand bois de console à remonter
si courageusement le mascaret des doigts
saumon chevillé de taquets de bronze et d’argent
saumon pointillé de chair celle de nos mains
qui tournent en abaissant les eaux que tu remontes
saumon de nos nuits littorales
dans l’entre(deux couchants des lumières d’averses)
saumon vif et tôt pausé
voici que je te dis car un soir
tu es venu nager sur le miroir de mon autre regard
si bas de ces remous où nulle pensée n’entre
saumon de cuivre, saumon d’argent, saumon de sagesse
saumon conatif, saumon qui soutient le ciel
en la mêlée d’embruns les ouies
du bois des pluies sculptées à l’ornière d’automne ont-elles
le ciel raturé d’un assemblage audacieux
doigts cueillant l’œillet et luthier filant l’aber
le front est un saunier
pour l’emplacement cicatrisé de l’accent
et l’exuvie advient
dans la lacération de l’œil
À Angèle Vannier, pour Le sang des nuits.
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